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peinture dans laquelle on doit vraiment admirer les figures des apôtres, sans parler de la Vierge enlevée avec une grâce ravissante par un groupe de petits anges.Andrea s’est peint lui-même parmi les apôtres avec tant de vérité qu’il paraît vivant. Ce tableau orne aujourd’hui une petite chapelle construite exprès pour le recevoir par Piero Salviati tout proche de sa villa, et non loin des murs de Florence (11). Andrea peignit ensuite dans le jardin des Servites la parabole évangélique du Maître de la vigne, en deux compartiments. Dans le premier, on voit le père de famille appelant au travail les ouvriers oisifs. L’un de ceux qu’il veut employer réfléchit s’il doit suivre ses camarades, et se frotte les pouces comme un fainéant auquel la besogne ne sourit guère. Le second compartiment, bien supérieur au précédent, représente le père de famille faisant payer les ouvriers qui murmurent. Celui qui compte attentivement l’argent, que lui donne l’intendant, semble vivant. Ces sujets sont exécutés en grisaille et à fresque avec une extrême habileté. Andrea laissa encore dans le même couvent une très-belle Piété à fresque(12), placée dans une niche au sommet d’un escalier du noviciat, et de plus une autre Piété à l’huile et une Nativité, dans la chambre jadis occupée par le général Angelo d’Arezzo. Zanobi Strozzi désirait vivement posséder quelque ouvrage de la main d’Andrea. Notre artiste lui fit une Vierge agenouillée, et en contemplation devant le Christ couché sur des linges. L’Enfant divin regarde en souriant sa mère à laquelle saint Jean