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qu’il travaillait pour la reine-mère à un saint Jérôme pénitent (1o), il reçut de Florence des lettres de sa femme qui (n’importe pour quelle raison) le firent songer au départ. Il courut donc prendre congé de François I », lui disant qu’il voulait aller à Florence arranger ses affaires, et qu’il ramènerait sa femme · avec lui afin de se fixer définitivement en France. Il ajouta qu’il rapporterait des peintures et des sculptures de prix. Le roi le crut, et lui confia d’assez fortes sommes pour acheter des objets d’art, après lui avoir fait jurer sur l’Évangile qu’il reviendrait avant peu de mois. Andrea arriva sans accident à Florence, et ne songea pendant plusieurs mois qu’à se divertir avec sa femme et ses amis.Le temps fixé pour son retour s’écoula dans les plaisirs et l’oisiveté avec son argent et celui du roi. Néanmoins, il voulait repartir, mais les larmes et les prières de sa femme eurent plus d’empire sur lui que ses intérêts et ses serments. Cette conduite irrita François I « à tel point, que de longtemps il ne put regarder d’un bon œil aucun peintre florentin, et il jura que si jamais Andrea lui tombait entre les mains, il lui infligerait un rude châtiment sans le moindre égard pour son talent. Andrea tomba ainsi de haut, et resta à Florence où il chercha à se tirer d’embarras le mieux possible. Lorsque Andrea s’en alla en France, la confrérie dello Scalzo, le croyant parti pour toujours, alloua le reste de la décoration de la galerie de la Via Larga au Franeiabigio, qui déjà avait peint deux sujets quand notre artiste revint. Les choses tournèrent