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d’Agnolo venait de sculpter, pour une chambre de Pier Francesco Borghini, diverses espèces de siéges, des coffres et un lit en noyer. Borgherini, voulant que les peintures fussent en harmonie avec la beauté de l’ameublement, chargea Andrea de représenter une partie de l’histoire de Joseph, dont plusieurs sujets avaient déjà été traités avec succès par le Granacci et Jacopo da Pontormo. Andrea se consacra à ce travail avec une telle application, qu’il l’emporta de beaucoup sur ses deux concurrents. Durant le siége de Florence, Gio. Battista della Palla essaya d’enlever ces peintures pour les offrir au roi de France ; mais comme l’on reconnut l’impossibilité de les arracher sans les gâter, on les laissa en place, ainsi qu’une Vierge du plus haut prix. Andrea fit ensuite une tête de Christ, la plus belle, selon moi, que l’esprit humain soit capable d’imaginer. On la voit aujourd’hui chez les Servites, au-dessus de l’autel de la Nunziata. Les chapelles de l’église de San-Gallo renfermaient deux peintures d’Andrea bien supérieures à toutes celles qui se trouvaient dans le même lieu ; aussi fut-il facile aux religieux de déterminer le maître d’une de ces chapelles à choisir notre artiste pour y exécuter un nouveau tableau. Andrea se mit aussitôt à l’œuvre, et représenta saint Augustin, saint Pierre martyr, saint François et saint Sébastien discutant le mystère de la Trinité. Saint Augustin, que distinguent ses habits épiscopaux et sa physionomie vraiment africaine, se tourne avec