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Mercato-Nuovo. Antonio, frère de Giuliano da SanGallo, éleva un temple octogone sur la place de’Signori, et Baccio Bandinelli une statue colossale sur la Loggia, entre l’abbaye et le palais du podestat ; le Granacci et Aristotile da San-Gallo bâtirent un arc de triomphe ; et du côté des Bischeri, le Rosso en plaça un autre, remarquable par la beauté de l’ordonnance et la variété des personnages. Mais ce que l’on admira surtout, ce fut la façade de Santa-Mariadel-Fiore, que notre Andrea peignit en grisaille avec tant de perfection, que l’on n’aurait su désirer rien de mieux. Elle avait été construite en bois par Jacopo Sansovino, qui l’avait également enrichie de bas-reliefs et de statues. Le pape s’écria que cet édifice n’aurait pas été plus beau lors même qu’il eût été en marbre. Laurent de Médicis, père de Léon X, était l’auteur de cette invention. Jacopo Sansovino fit encore, sur la place de Santa-Maria-Novella, un cheval semblable à celui de Rome. Une multitude d’ornements couvraient la salle du pape, dans la Via della Scala, et la moitié de cette rue était pleine de belles peintures exécutées par divers artistes, mais pour la plupart dessinées par Baccio Bandinelli. Terminons en disant que jamais rien ne surpassa la pompe de l’entrée de Léon X à Florence, qui eut lieu le 3 septembre 1516. Maintenant, retournons à Andrea. De nouveau sollicité de faire un tableau pour le roi de France, il mena promptement à fin une Madone que les marchands vendirent quatre fois plus cher qu’ils ne l’avaient eux-mêmes payée. Justement alors Baccio