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de France lui avaient donné commission de leur expédier d’excellents tableaux, il chargea Andrea de peindre un Christ mort soutenu par des anges, qui, d’un air triste et pieux, contemplent le souverain Maître tombé à ce degré d’abaissement pour racheter les péchés des hommes. Cette composition obtint un tel succès, qu’Andrea, cédant aux prières de ses amis, la fit graver à Rome par Agostino, de Venise. Malheureusement, le résultat n’ayant pas répondu à son attente, il jura de ne plus rien confier désormais au burin. Pour revenir au tableau, il ne plut pas moins aux Français qu’aux Florentins, si bien que le roi en demanda aussitôt quelques autres à Andrea, ce qui fut cause que celui-ci ne tarda pas à obéir aux conseils de ses amis, qui le poussaient à aller en France (8). A cette époque, c’est-à-dire l’an 1515, les Florentins, ayant appris que le pape Léon X daignait visiter leur ville, préparèrent, pour le recevoir, les fêtes les plus somptueuses. Ils disposèrent des arcs de triomphe, des façades, des temples, des statues colossales et d’autres décorations avec une telle profusion et une telle magnificence, que l’on n’avait encore rien vu de plus beau. Il est vrai que jusqu’alors Florence n’avait jamais possédé dans son sein autant d’artistes de talent.A l’entrée de la porte SanPier-Gattolini, Jacopo di Sandro et Baccio da Montelupo construisirent un arc de triomphe tout historié. Giuliano del Tasso en fit un autre sur la place de San-Felice, ainsi que plusieurs statues à la SantaTrinità et une copie de la colonne Trajane sur le