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Aussitôt commença pour lui une vie plus féconde en tribulations que celle qu’il avait menée jusqu’alors ; car, outre les embarras inhérents à sa nouvelle condition, il eut à supporter toutes les douleurs de la jalousie et mille autres souffrances. Mais retournons à ses ouvrages, qui sont aussi nombreux que précieux. Après ceux que nous avons déjà mentionnés, il fit pour l’église des religieuses de San-Francesco-in-Via-Pentolini, par l’ordre d’un frère mineur de Santa-Croce, leur directeur, un tableau représentant la Vierge debout sur un piédestal octogone aux angles duquel sont assises des harpies. Marie, accompagnée de deux petits enfants nus qu’elle regarde, tient d’une main un livre fermé et de l’autre son divin fils, qui, suspendu à son cou dans une attitude ravissante, la serre tendrement dans ses bras. A droite de la Madone, est un saint François, dont la tête exprime cette bonté et cette simplicité qui furent vraiment le partage de ce bienheureux ; les pieds de ces figures sont d’une rare beauté, nous en dirons autant des draperies qu’Andrea savait jeter de façon à ce qu’elles laissassent toujours apercevoir le nu. A côté de la Vierge, est encore un saint Jean dans la fleur de la jeunesse, occupé à écrire l’Évangile Ce tableau, dans lequel les personnages semblent se mouvoir, est aujourd’hui considéré comme des plus précieux chefsd’œuvre d’Andrea.Ajoutons que l’on ne vénère pas moins la Madone qu’il peignit pour le Nizza. Vers la même époque, la corporation des marchands voulut remplacer par des chars de triomphe