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dirons autant d’une Madone qu’Andrea peignit pour Lionardo del Giocondo, qui l’a transmise à son fils Pietro. De deux autres tableaux de médiocre dimension qui appartinrent d’abord à Carlo Ginori, et qui depuis furent achetés par le magnifique Ottaviano de Médicis, l’un orne actuellement la belle villa di Campi, et l’autre se trouve dans la chambre du digne fils de ce seigneur, au milieu des productions des meilleurs maîtres modernes.

Pendant ce temps, notre vieille connaissance, le sacristain des Servites, avait confié l’exécution de l’une des fresques du cloître au Franciabigio. Celui-ci n’avait pas encore terminé ses échafaudages, lorsqu’Andrea, craignant qu’il ne se montrât plus habile fresquiste que lui, fit par rivalité les cartons des deux tableaux promis au sacristain ; et il les peignit aussitôt entre la porte latérale de San-Bastiano et la petite porte qui conduit à la Nunziata. Le premier représente la Nativité de la Vierge. Cette composition se distingue par les belles proportions et le gracieux agencement des figures. L’accouchée reçoit dans sa chambre la visite de ses amies et de ses parentes, revêtues des costumes du temps. Autour du feu, plusieurs femmes de condition inférieure lavent la fillette qui vient de naître, préparent les langes et rendent divers offices réclamés par la circonstance. On voit encore un vieillard étendu sur un lit de repos, un enfant qui se chauffe, et des servantes qui apportent à manger à la mère de la Vierge. Tous ces acteurs, et quelques petits anges qui voltigent dans l’air en semant des fleurs,