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ligents propagateurs de la donnée raphaëlesque à Naples, à Lucques, à Casale, à Pistoia.

Vincenzo Pagani de Monte Rubbiano, dont la vie est peu connue, mais dont on retrouve partout la trace dans le Picenum et l’Ombrie, laissa de magnifiques ouvrages, ainsi qu’un Bernardo Catalano d’Urbin, probablement son élève.

Tous ces hommes habiles et laborieux, et tant d’autres que nous ne croyons pas nécessaire de signaler ici, durent naturellement exercer une grande influence que leur dissémination après le sac de Rome, et la cessation des grands travaux, ont pu seules faire révoquer en doute par les écrivains superficiels. Le fait est que l’école de Raphaël se maintint avec honneur, pendant un temps assez long, et sans dévier de ses nobles principes. Les plus beaux ouvrages la recommandent, et plus d’une précieuse page, due en réalité à ses disciples, a dû grossir dans l’opinion l’œuvre déjà si immense du maître. Les élèves de Raphaël surtout doivent être regardés comme ayant le plus courageusement lutté contre les fatals entraînements qui poussaient l’art à sa décadence en Italie, noble pays épuisé par plusieurs siècles de fatigue et de constance dans la voie si âpre où il gagna tant de gloire.