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ascendant exercé par Andrea de Salerne fut du reste accru par l’arrivée à Naples, et dans le royaume, de plusieurs de ses condisciples de Rome, forcés, par la mort du maître et par le fameux siège, de venir chercher, sinon la fortune et la gloire, au moins du travail et de la sécurité.

Ces dernières et terribles circonstances firent aussi rentrer à Urbin bon nombre des compatriotes et disciples de Raphaël, parmi lesquels on peut signaler Timoteo della Vite, et Pietro son frère. La peinture de l’école déserte et écartée d’Urbin s’en trouva bien, comme on peut le croire. Timoteo avait aidé son maître dans l’église de la Paix, et possédait les cartons des fameuses Prophétesses qui la décorent ; son frère avait aussi hérité de Raphaël, leur parent.

Raffaello del Colle, qui avait travaillé avec Raphaël à la Farnesine, homme plein de hardiesse et de verve dans son talent, autant que de timidité et de modération dans son caractère, enrichit, après la mort de son maître, sa ville natale des œuvres les plus belles et les moins connues.

Jacomone de Faenza, chargé le plus ordinairement de reproduire les tableaux de Raphaël, se fortifia assez, dans ce fécond exercice, pour se trouver en état de continuer dignement son maître dans la Romagne.

Le Pistoia, indiqué par quelques-uns comme élève et collaborateur de Raphaël, quoique peut-être il n’ait jamais reçu de conseils et d’exemples que du Fattore, ne se montra pas moins un des plus intel-