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pellent celles de Raphaël, témoigne que Pellegrino était doué d’un beau génie (6). Il exécuta d’autres travaux à Rome, tantôt seul, tantôt en compagnie de divers artistes ; mais Raphaël étant venu à mourir, il retourna à Modène, où il laissa de nombreuses productions. Nous citerons, entre autres, un Baptême du Christ, que possède une confrérie des Battuti, et le tableau de saint Cosme et saint Damien, que l’on voit dans l’église des Servites.

Notre artiste eut un fils qui occasionna sa mort. Ce jeune homme tua un de ses camarades dans une querelle : dès que Pellegrino apprit ce malheur, il sortit pour secourir son fils et le préserver de tomber entre les mains de la justice. À peine s’était-il éloigné de sa maison, qu’il fut rencontré par les parents du mort, qui, à défaut du meurtrier qu’ils n’avaient pu atteindre, tournèrent leur fureur contre lui et le massacrèrent. Ce déplorable événement causa une vive douleur aux Modenais, qui perdaient en Pellegrino un homme d’un génie vraiment rare.

Gaudenzio, peintre milanais, aussi habile que diligent, fut le contemporain de Pellegrino (7). Il fit à Milan une multitude de fresques, et entre autres une magnifique Cène qu’il commença pour les Frères de la Passion, et que la mort l’empêcha de terminer. Il peignit aussi supérieurement à l’huile. On trouve de lui, à Vercelli et à Veralla, quantité d’ouvrages fort estimés.