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d’un escalier et de quelques appartements que l’on construisait en brique, près de la porte du Vatican, et qui donnaient sur la place Saint-Pierre, à l’endroit où sonnent les trompettes lorsque les cardinaux se rendent au consistoire (8). Puis il peignit le Martyre de saint Étienne, pour le meme Giberti, qui l’envoya à Gènes dans son bénéfice. Les traits du saint expriment une résignation et une patience vraiment célestes ; on croirait qu’il voit dans le ciel Jésus-Christ assis à la droite de son père. Matteo Giberti donna plus tard ce tableau aux moines noirs de Monte-Oliveto, en même temps que son bénéfice dont ils firent un monastère. Pour une chapelle qui appartenait à Jacopo Fuccheri, Allemand, dans l’église de Santa-Maria-di-Anima, à Rome, il exécuta un très beau tableau à l’huile où l’on voit la Vierge, sainte Anne, saint Joseph, saint Jacques, le petit saint Jean, et saint Marc l’évangéliste, agenouillé à côté d’un lion dont les poils sont rendus avec un art merveilleux ; plusieurs femmes se trouvent encore dans cette composition ; l’une d’elles, occupée à filer, regarde une poule et ses poussins. Des enfants soutiennent un pavillon au-dessus de la Vierge. Un édifice en forme de théâtre et orné de statues complète ce tableau, auquel on n’aurait rien à reprocher, si le noir n’y était pas autant prodigué (9). Cette couleur, soit que le charbon, l’ivoire, le noir de fumée, ou le papier brûlé entrent dans sa composition, produit toujours une certaine crudité, à laquelle le vernis ne peut remédier. Parmi les nombreux élèves qui aidèrent