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l’église de Saint-Pierre, où l’on voit les cardinaux, les prélats, les chantres et les musiciens ; Constantin, à genoux, offre au pape saint Sylvestre, peint sous les traits de Clément VII, la ville de Rome, telle que nous la représentent les médailles antiques ; des femmes agenouillées, d’une grande beauté, regardent cette cérémonie ; un pauvre demande l’aumône ; un enfant joue avec un chien, et les gardes du pape repoussent le peuple. Parmi quantité de portraits que le peintre a introduits dans ce tableau, on remarque ceux de Jules Romain lui-même, de son ami intime le comte Baldassare Castiglione, de Pontano, de Marullo, et de plusieurs autres savants et courtisans. Entre les fenêtres, Jules peignit encore nombre de devises et de sujets poétiques ; aussi le pape, pleinement satisfait, le récompensa-t-il largement.

Tandis que Jules et Fattore étaient occupés à ces grands travaux, ils ne laissèrent pas cependant de faire une Assomption de la Vierge, qui fut envoyée à Pérouse, et placée dans le couvent des religieuses de Montelucci. Jules travailla seul ensuite, et peignit une Vierge avec une chatte qui paraissait vivante : c’est pourquoi cet ouvrage est connu sous le nom du tableau de la chatte (quadro della gatta) ; un autre grand tableau, où il représenta le Christ frappé à la colonne, alla orner l’autel de Santa-Prassedia, à Rome.

Peu de temps après, Messer Gio. Matteo Giberti, son intime ami, alors dataire du pape Clément et depuis évèque de Vérone, lui demanda les dessins