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avaient été cause d’une perte considérable d’hommes, parce que des arquebusiers, s’y étant jetés, tuaient tous ceux qui se présentaient sur les murailles et paralysaient la défense, tandis qu’eux-mêmes se trouvaient parfaitement à l’abri. Sa Sainteté résolut donc de détruire ces chapelles, et de leur substituer deux statues de marbre. Elle y destina le saint Paul de Paolo Romano, dont nous avons déjà parlé (1), et un saint Pierre qu’elle commanda à Lorenzetto. Celui-ci s’acquitta fort bien de sa tâche, mais cependant ne surpassa point Paolo Romano. Le saint Pierre et le saint Paul sont aujourd’hui à l’entrée du pont.

Sur ces entrefaites, le pape Clément étant venu à mourir, on confia à Baccio Bandinelli l’exécution des tombeaux de ce pontife et de Léon X, et à Lorenzetto un travail qui ne l’occupa que peu de temps.

Lorsque Paul III arriva au pontificat, Lorenzetto était réduit à ses dernières ressources. Il ne possédait qu’une maison qu’il avait bâtie lui-même au Macello de’Corbi, et se trouvait chargé de cinq enfants. Mais le sort voulut le relever et le placer plus haut que jamais. En effet, le pape Paul III ayant résolu de poursuivre l’achèvement de Saint-Pierre, après la mort de Baldassare Peruzzi et de tous ceux qui avaient coopéré à cette vaste édification, Antonio da San-Gallo employa Lorenzetto en qualité d’architecte, et lui donna les murailles à construire à forfait. Bientôt alors Lorenzetto, sans se donner grand mal, eut plus de renommée et plus d’aisance