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solée du peintre d’Urbin, dans le temple de Santa-Maria-Ritonda. Lorenzetto exécuta aussi, pour un marchand, à la Trinità de Rome, un tombeau avec deux enfants en demi-relief.

Plusieurs palais, et entre autres celui de Messer Bernardino Caffarelli, ont été bâtis sur les dessins de notre artiste. C’est lui qui dessina les jardins et les écuries du cardinal Andrea della Valle. Il y introduisit des colonnes, des bases, des chapiteaux et des sculptures antiques. Dans de grandes niches, il renferma des figures de marbre également antiques. Ces statues n’étaient point entières : à l’une manquait la tête, à l’autre un bras, à celle-là une jambe, toutes enfin étaient privées d’un membre quelconque. Néanmoins, Lorenzetto sut en tirer bon parti en les faisant restaurer par d’habiles sculpteurs.

Les cardinaux Cesis, Ferrara, Farnese, et en un mot tous les seigneurs de Rome ne tardèrent pas à faire réparer, à cet exemple, les antiquités qu’ils possédaient. Ainsi restaurés, ces morceaux sont de beaucoup préférables à ces torses et à ces membres mutilés de toutes les façons que l’on voyait auparavant. Pour revenir à notre sujet, Lorenzetto posa au-dessus des niches un ornement formé de bas-reliefs antiques de la plus rare beauté. Cette invention ne fut pas pour lui sans utilité, car le pape Clément lui donna ensuite des travaux qui lui valurent honneur et profit.

Pendant le siège du château de Sant’-Agnolo, le souverain pontife avait remarqué que deux petites chapelles de marbre, situées à l’entrée du pont,