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Passion du Christ, avec une telle perfection, qu’elle lui fut payée plus de mille écus.

Le haut mérite de Pellegrino lui valut l’amitié des ducs de Ferrare, qui, entre autres faveurs, lui accordèrent deux canonicats, dans la cathédrale d’Udine, pour deux de ses parents.

Parmi ses élèves, qui furent nombreux et qu’il employa très souvent dans ses travaux, en les rémunérant largement, on remarque un Grec qui imita son style et qui eut un grand talent. Néanmoins cet artiste aurait été bien inférieur au favori de Pellegrino, Luca Monverde d’Udine, si celui-ci n’eût été enlevé prématurément au monde. Le premier et dernier tableau de Luca Monverde décore le maître-autel de Santa-Maria-delle-Grazie, à Udine, et représente, sur un fond d’architecture en perspective, l’enfant Jésus entre les bras de la Vierge, assise sur un trône et accompagnée de deux Saints. Ces figures sont d’une telle beauté, qu’il est évident que leur auteur aurait excellé dans son art, s’il eût vécu plus longtemps.

Bastianello Florigorio (1), autre disciple de Pellegrino, peignit, sur le maître-autel de San-Giorgio, à Udine, une quantité innombrable de petits anges adorant l’enfant Jésus, porté par Marie qui s’élève dans les airs au-dessus d’un magnifique paysage. Il y a encore un saint Jean et un saint Georges à cheval, perçant de sa lance le serpent, non loin duquel est une jeune fille qui remercie de ce secours Dieu et la glorieuse Vierge. On dit que la tête de saint Georges offre le portrait de Bastianello. Dans