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autres emblèmes de la maison de Médicis ; dans l’intérieur de ces niches, Jules Romain peignit à fresque plusieurs saints pontifes, aux côtés de chacun desquels on voyait deux Vertus. Ainsi saint Pierre était accompagné de la Charité, et de la Piété. Parmi tous ces papes on distinguait : Damas Ier, Alexandre Ier, saint Léon III, saint Grégoire et saint Sylvestre. Ces ouvrages à fresque sont les meilleurs que l’on connaisse de Jules Romain ; il est vrai qu’il y mit un soin tout particulier, comme on peut en juger par un très beau dessin de sa main, représentant saint Sylvestre, où l’on trouve peut-être plus de charmes que dans la peinture même. Jules exprima toujours mieux ses idées dans ses dessins que dans ses peintures ; on y découvre plus d’animation, de caractère et de sentiment ; cela provient peut-être de ce que, tout enflammé de ses sujets, il les dessinait en une heure, tandis qu’il employait des mois et des années à les peindre ; alors, fatigué et perdant cette verve qui animait ses conceptions au moment où elles jaillissaient de sa tête, il se refroidissait nécessairement dans l’exécution.

Mais revenons aux sujets que renferme cette salle, Jules peignit d’abord Constantin adressant une allocution à ses soldats ; dans le haut du tableau on aperçoit ces paroles : IN HOC SIGNO VINCES, et une croix rayonnante portée par trois petits anges ; aux pieds de Constantin est un nain qui essaie de se mettre un casque sur la tête.

Jules Romain exécuta ensuite la bataille qui eut