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désirer rien de mieux. On y trouve la pureté, la beauté et la grâce jointes à l’observation de toutes les règles de l’art. Il y a encore une figure de la Tempérance que l’on regarde comme une chose divine : on la prendrait pour une statue antique. Bientôt après, Andrea fit en marbre, pour l’église de Sant'-Agostino à Rome, un groupe représentant sainte Anne, Jésus-Christ et la Vierge, qui peut compter pour un chef-d’œuvre parmi les modernes. Le visage de sainte Anne trahit une vive allégresse, la Vierge rayonne de la beauté divine qui lui est propre, et l’enfant Jésus surpasse tout ce que l’on imaginera de plus parfait et de plus gracieux. Aussi, pendant nombre d’années, on couvrit ce groupe de tant de sonnets et de pièces de vers, que les pères de ce saint lieu en remplirent un livre que je n’ai pas vu sans étonnement. La renommée d’Andrea allait toujours ainsi croissant lorsque Léon X, qui avait résolu de conduire à fin, à Santa-Maria-di-Loreto, la décoration de la chapelle de la Vierge, lui confia le soin d’achever ce qu’avait commencé Bramante. Andrea entreprit donc de traduire en marbre tous les événements qui marquèrent la vie de la Mère de Dieu. La Nativité et le Mariage de la Vierge, la Visitation, l’Annonciation, la Nativité de Jésus-Christ, l’Adoration des Mages, sont autant de chefs-d’œuvre qu’il exécuta ou fit exécuter par divers artistes, tels que Baccio Bandinelli, Raffaello da Montelupo, Francesco da San-Gallo, le Bologna et le Tribolo. Andrea ébaucha aussi lui-méme les Prophètes des niches, qui furent terminés par Girolamo Lombardo et