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et pour plaire au roi s’occupa de travaux d’architecture bizarres et difficiles, selon l’usage du pays. J’en ai vu autrefois à Monte-Sansavino, chez ses héritiers, un livre qui est aujourd’hui, dit-on, entre les mains d’un de ses élèves, Maestro Girolamo Lombardo, qui eut à finir, comme nous le dirons, quelques ouvrages entrepris par son maître.

Après avoir passé neuf années en Portugal, Andrea désira retourner en Toscane pour voir ses parents et ses amis ; comme il avait amassé une bonne somme d’argent, il résolut de demander son congé au roi, qui le lui accorda non sans difficulté. Il partit donc en laissant des artistes capables de mener à bonne fin les travaux qu’il n’avait pu achever.

Arrivé à Florence, l’an 1500, il commença en marbre un Christ baptisé par saint Jean : ce groupe devait être placé au-dessus de la porte de l’église de San-Giovanni, qui est près de la Misericordia ; mais il ne le termina pas, parce qu’il fut forcé d’aller à Gênes où il fit en marbre deux figures vraiment dignes d’éloges, un Christ et une Vierge ou un saint Jean. Le groupe de Florence resta imparfait, et se trouve encore aujourd’hui dans l’œuvre de l’église de San-Giovanni (1).

Andrea fut ensuite conduit à Rome par le pape Jules II, qui lui commanda deux tombeaux de marbre pour l’église de Santa-Maria-del-Popolo. L’un de ces tombeaux était destiné au cardinal Ascanio Sforza, et l’autre au cardinal de’Ricanati, très-proche parent du pape. Andrea apporta une telle perfection dans ces ouvrages, qu’on ne pouvait