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bloc. On loue encore beaucoup un grand groupe en marbre qu’Andrea sculpta en demi-relief sur le devant de l’autel. Il jeta en bronze les grilles qui ferment la chapelle.

Le couronnement de ces grilles est en marbre, et quelques cerfs, armes ou devises des Gorbinelli, ornent les candélabres de bronze. En un mot, tous ces travaux furent conduits avec tout le soin possible, et sans avoir égard à la peine et à la fatigue.

Ces ouvrages ayant nécessairement répandu au loin la renommée d’Andrea, il fut demandé par le roi de Portugal au magnifique Laurent de Médicis, dans les jardins duquel il s’était livré à l’étude du dessin, comme nous l’avons dit ailleurs. Laurent envoya donc Andrea en Portugal, où il construisit de nombreux édifices, parmi lesquels on distingue un superbe palais flanqué de quatre tours. Une partie de ce palais fut peinte d’après les dessins et les cartons d’Andrea qui était excellent dessinateur, comme l’on peut en juger par quelques croquis que nous possédons dans notre recueil.

Pour le même prince, il sculpta en bois un autel avec quelques prophètes, et modela en terre une bataille représentant une victoire remportée sur les Maures par le roi de Portugal. Cette dernière composition devait être exécutée en marbre. Jamais Andrea n’enfanta une plus magnifique chose : les chevaux se heurtent avec rage, les soldats combattent avec furie, en un mot, on ne peut rien voir de plus terrible. Pendant son séjour en Portugal, Andrea sculpta en marbre une statue de saint Marc,