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Si une même vocation était indispensable, à coup sûr elle pousserait au même but. Or, voici deux hommes qui, évidemment, ont été grands peintres tous deux. Il doit y avoir entre eux une certaine parité ; ils doivent se toucher par quelques points. En effet, cela est. Certes, l’un et l’autre se courbaient sur leur tâche avec un égal courage. L’œuvre de chacun est un perpétuel sacrifice. Ici, comme là, même travail acharné, même lutte avec des difficultés d’un ordre différent, même triomphe dans une sphère opposée. Mais si l’amour de chacun d’eux pour sa chose a été égal, si leur constance a été pareille, est-ce une raison de rassembler, dans une même famille de facultés, des tendances si distinctes, si opposées ? Si vous n’avouez pas que vous avez méconnu la différence de leur aptitude à cause des merveilles de leur volonté, on ne peut plus vous comprendre.

À franchement parler, vous n’avez rien dit.

La volonté est la seule aptitude humaine, si ce mot convient, qui puisse tenir réunies, dans une telle accolade, des organisations d’ailleurs si contraires.

La volonté est un trait de caractère commun à tous les hommes qui ont fortement agi dans toutes les directions ; laissons-lui son efficacité générale, et n’en faisons pas la marque d’une disposition spéciale.

Toute organisation qui se sent attirée par l’art doit se livrer à lui avec confiance ; l’art lui trouvera sa place. De Michel-Ange à Gérard Dow, les emplois pour lesquels il recrute sont nombreux, et la dis-