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nard, qu’on demande encore, tant les vieilles coutumes sont difficiles à extirper, mais qui n’est plus, soyez-en sûr, qu’une vaine formalité, la vocation reste à définir. C’est un beau thème : nous le recommandons aux professeurs d’esthétique. La question pourrait se mettre au concours.

Espérons qu’après avoir statué sur la vocation, ces hommes savants ne s’arrêteront pas en aussi beau chemin. Quand la vocation sera découverte et constatée, il sera si facile d’établir une direction dans laquelle devront marcher logiquement les sujets qui en seront doués ! Voilà donc notre thème qui grandit ; c’est toute une organisation ! Il est à croire qu’avant peu notre Institut serait à la tête de ce mouvement organisateur !

Quant à nous, qui ne sommes nullement préparés à concourir, qui ne sommes pas en position de législater, et qui d’ailleurs péchons par le manque de confiance pour le corps sous l’autorité duquel une si grande révolution pourrait seulement s’accomplir, nous osons demander pourquoi on ne serait pas plus large ?

Pourquoi s’obstiner à ne pas reconnaître à toutes les intelligences le droit, et à toutes les facultés l’aptitude de se développer, à leurs risques et périls, en s’appliquant à l’art, comme à la science, comme à l’industrie, chacune selon son intensité, son élévation et sa conscience ? Chaque organisation ne se classe-t-elle pas à son rang dans les monuments de notre art, depuis les audacieuses abstractions de Michel-Ange jusqu’aux humbles imitations de Gérard Dow ?