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Nous avons pris l’engagement de faire ressortir la supériorité de l’éducation qu’on recevait dans l’atelier des maîtres anciens, sur celle qu’on peut rencontrer dans l’atelier des maîtres modernes ; ce serait chose facile assurément, à propos des deux élèves aimés de Raphaël et employés par lui dans ses grands travaux. Nous nous en abstenons cependant, parce qu’avant de s’occuper des différents modes d’enseignement par lesquelles aptitudes de l’artiste sont développées ou comprimées, il nous paraît de toute nécessité de faire pressentir au moins quelque chose sur ces aptitudes en elles-mêmes. D’ailleurs, après cette introduction indispensable, nous retrouverons encore, et bientôt, d’autres élèves, d’autres collaborateurs du peintre d’Urbin.

Dans leurs livres, les théoriciens de l’art édifient de toutes pièces un type idéal d’artiste. Mais l’histoire de l’art ne nous offre jamais en action cet être fantastique. Au contraire, les monuments nous font voir que l’estime des hommes a accepté les résultats des organisations les plus opposées.

Si, ces livres à la main et pour s’y conformer, quelque divinateur se promenait de par le monde cherchant les élus de la peinture, il n’en trouverait pas.

Ce n’est pas assez pour la plupart des tireurs d’horoscopes, qui cherchent délibérément à ébranler les convictions les plus fortes, de remarquer dans le sujet soumis à leur contrôle les plus brillantes facultés et l’organisation morale la plus heureuse. Tout cela, si rare que ce soit, est encore peu de