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fluence de la curiosité humaine, curiosité assez mal inspirée quelquefois, comme on sait ; curiosité qui souvent court après les connaissances les moins applicables, et néglige étourdiment l’observation des phénomènes dont l’étude serait la plus nécessaire, la plus immédiatement profitable. Nous sommes investis de l’héritage de l’art le plus riche et le plus glorieux, et ce dont nous nous occupons le moins est de savoir comment nous conserverons cet héritage. Nous aimons mieux nous perdre dans le mystère des origines de cette fortune dont nous sommes les maîtres, que de nous occuper des utiles soins qui nous la conserveraient. Le grand souci des érudits du temps est surtout de savoir, à ce qu’il paraît, par qui, pourquoi, quand, comment la peinture a été découverte. Mais par qui et comment elle ne sera pas dégradée ou détruite, peu importe à ces hommes savants. Cette dernière question n’est pas curieuse. Pour nous, qui n’avons pas pris la plume pour assembler des nuages, il ne nous sera pas d’un mince intérêt de suivre le Vasari dans ses derniers volumes, et de nous laisser aller à toutes les pensées que soulèvent la lecture de ces biographies et le souvenir des œuvres de tant d’artistes autrefois fameux et maintenant obscurs. Ils étaient fameux dans le compagnonnage des grands maîtres, dont le sympathique assentiment et la souveraine compétence croyaient les recommander à la postérité ; ils sont négligés par nous qui croyons pouvoir faire des réputations durables à nos entours. Triste pronostic pour nos célébrités ! En dehors donc des