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trent point dans le plan de notre histoire, nous les passerons sous silence.

La première femme de Silvio étant morte à Pise, il se rendit à Carrara. Il y travailla un peu et y prit une nouvelle femme avec laquelle il ne tarda pas à aller à Gênes où il sculpta, sur la porte du palais du prince Doria, de magnifiques armoiries. Il orna le meme palais de stucs d’après les dessins de Perino del Vaga. Il y fit aussi le buste en marbre de l’empereur Charles-Quint.

L’inconstant Silvio ne pouvait rester longtemps en place ; le séjour de Gênes lui pesa bientôt, et il se mit en route pour la France. Il partit donc ; mais il n’était pas arrivé au Monsanese qu’il rebroussa chemin. Il s’arrêta à Milan où il exécuta dans la cathédrale plusieurs sujets et figures, et de nombreux ornements dignes des plus grands éloges. Enfin il mourut dans cette ville, à l’âge de quarante-cinq ans. Doué d’un beau génie, quoique capricieux, il se tirait avec beaucoup d’adresse de tout ce qu’il entreprenait. Il se plaisait à composer des sonnets et à chanter en improvisant. Dans sa jeunesse, il s’était adonné au métier des armes. Certes, s’il se fut sérieusement appliqué à la sculpture et au dessin, il n’aurait point eu d’égaux, et de même qu’il surpassa Andrea Ferrucci, il lui eut été facile de surpasser beaucoup d’autres sculpteurs que l’on regarde comme de très-bons maîtres.

Du temps d’Andrea et de Silvio, florissait un autre habile sculpteur fiésolan, nommé le Cicilia. On voit de sa main, dans l’église de San-Jacopo-in--