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partie purement capricieuse et ornementale des décorations des temples ou des palais.

C’est dans ce vaste champ que Baldassare aimait surtout à s’étendre. Au milieu des libertés qu’il pouvait se permettre, et des thèmes fantasques qu’il pouvait introduire dans une peinture toute d’imagination, son instruction si variée venait admirablement le servir ; sa connaissance de tant d’usages, de tant d’instruments, de tant d’emblèmes, lui fournissait sans cesse les distributions les plus piquantes, et les allusions les plus ingénieuses. Toute espèce d’image était par lui admise, et venait s’encadrer et s’enchaîner avec la plus merveilleuse symétrie et la plus haute raison.

Par l’extension qu’il donna à cette branche de la peinture monumentale, le Peruzzi contribua à compléter les ressources de l’école romaine, à laquelle il se liait par ses travaux. Raphaël le mit souvent à contribution, et son élève Polydore de Caravage, qui s’adonna entièrement à ce genre, sous lui, et pour lui, se livra à une étude longue et sérieuse des modèles laissés par Peruzzi.

Maintenant voyons quel architecte fut le Peruzzi. C’est à ce titre surtout que sa réputation a été consacrée. C’est parmi les maîtres de l’architecture que la postérité lui a donné un rang que personne n’ignore et ne conteste. Nous sommes assurément loin de le trouver à cet égard au-dessous de sa renommée, et si nous l’avons réclamé comme un des plus grands peintres de la renaissance, l’on ne saurait lui refuser d’avoir été aussi un des plus grands