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un mot, de tous les peintres, sculpteurs et architectes de Florence, escortés par le capitaine et les hallebardiers de la garde du duc. Dès qu’ils furent entrés dans l’église, ils s’assirent entre le catafalque et le maître-autel, où les attendaient depuis longtemps un nombre infini de seigneurs et de gentilshommes, qui étaient placés suivant leurs qualités et leur naissance. Ensuite on célébra la messe des morts, avec toute la solennité possible. Quand la messe fut finie, Varchi, qui, depuis l’oraison funèbre de l’illustrissime duchesse de Ferrare, fille du duc Cosme, n’avait pas été appelé à remplir un semblable office, monta en chaire, et prononça, avec une éloquence et une chaleur entraînantes, l’éloge des talents, de la vie et des ouvrages du divin Michel-Ange Buonarroti.

Cette oraison funèbre de Messer Benedetto Varchi, et une autre du très noble et très savant Messer Lionardo Salviati, jeune homme de vingt-deux ans (190), furent imprimées peu de temps après.

Le duc voulut que l’on conservât tout cet appareil pendant plusieurs semaines, pour satisfaire la curiosité du peuple, et des étrangers qui arrivaient chaque jour des pays circonvoisins.

Nous ne rapporterons pas ici tous les vers latins et toscans composés en l’honneur de Michel-Ange, parce qu’on en formerait facilement un volume, et que, d’ailleurs, d’autres écrivains ont pris le soin de les publier ; mais nous ne devons pas oublier de dire que le duc Cosme assigna une place distinguée au tombeau de Buonarroti, dans l’église de