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Michel-Ange, pendant la plus grande partie de sa vie, s’était servi d’un cachet portant l’emblème de trois cercles entrelacés (187). Sans doute il voulait donner à entendre par là qu’il existe une union si intime et si nécessaire entre la peinture, la sculpture et l’architecture, qu’elles ne doivent jamais se séparer. Les académiciens, jugeant qu’il était parvenu au plus haut degré dans les trois arts du dessin, changèrent ces trois cercles en trois couronnes, et y joignirent cette devise :

Tergeminis tollit honoribus.

On laissa sans aucun ornement de tenture la chaire dans laquelle le Varchi prononça l’oraison funèbre. Cette chaire étant de bronze, et décorée de bas-reliefs du célèbre Donatello, tout accessoire étranger l’aurait déparée. Mais sur la seconde chaire qui se trouve vis-à-vis, et qui n’était pas encore terminée (188), on avait placé un tableau, haut de quatre brasses et large de deux environ, qui représentait la Renommée ou l’Honneur, sous la figure d’un jeune homme dans une noble attitude, tenant une trompette de la main droite, et foulant aux pieds le Temps et la Mort. L’ouvrage était de Vincenzio Danti, sculpteur à Pérouse, dont nous avons déjà parlé (189).

L’éclat des lumières ajoutait encore à la magnificence de toutes ces décorations. Une foule innombrable était accourue de toutes parts, pour assister à la cérémonie. Le lieutenant de l’Académie arriva, suivi des académiciens, des consuls, et en