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qui, depuis Cimabué, avaient acquis de la célébrité dans les arts. On y reconnaissait Giotto, à une tablette sur laquelle était tracé le portrait du Dante, encore jeune, tel qu’il le peignit lui-même dans l’église de Santa-Croce (177) ; Masaccio, à son portrait ; Donatello, à son Zuccone du Campanile (178) ; Filippo Brunelleschi, à sa coupole de Santa-Maria-del-Fiore. On voyait sans attributs, Fra Filippo, Taddeo Gaddi, Paolo Uccello, Fra Giovan’ Agnolo, Iacopo Pontormo, Francesco Salviati, et autres. Tous ces artistes, tant anciens que modernes, paraissaient pleins d’amour et d’admiration pour Michel-Ange. Ils l’accueillaient, comme le Dante dit que Virgile fut accueilli par les poètes. Aussi était-ce de la fiction du Dante qu’avaient été empruntées l’idée de ce tableau et l’épigraphe qu’on lisait au bas :

Tutti l’ammiran, tutti onor gli fanno.

Cette peinture, qui fut très admirée, était d’Alessandro Allori, digne élève du Bronzino  (179).

Dans l’ouverture de la chapelle du Saint-Sacrement, un tableau, long de cinq brasses et large de quatre, représentait Michel-Ange entouré d’enfants et de jeunes gens, formant l’École des Arts. Ils lui offraient, comme à une divinité, les prémices de leurs travaux, c’est-à-dire, des essais de peinture et de sculpture. Michel-Ange les recevait avec bonté, et initiait aux secrets de l’art ces jeunes élèves, qui l’écoutaient avec la plus grande attention. Cette composition, admirablement entendue,