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et exécutée avec le plus grand soin par Santi Buglioni.

Au sommet de cette pyramide, était un globe qui semblait destiné à renfermer les cendres de Michel-Ange, et sur ce globe planait une Renommée plus grande que nature, embouchant une trompette à trois pavillons. Cette figure était de la main de Zanobi Lastricati qui, malgré les soins dont il fut accablé comme proveditore, voulut concourir à la splendeur de la cérémonie par quelqu’une de ses productions. Ainsi le catafalque, depuis le pavé jusqu’à la tête de la Renommée, avait vingt-huit brasses de hauteur, comme nous l’avons déjà dit.

L’église était tendue en drap noir, attaché non pas aux colonnes comme on le fait ordinairement, mais aux chapelles collatérales, dont toutes les ouvertures étaient occupées par des tableaux qui offraient un spectacle imposant.

La première chapelle à côté du maître-autel, en allant vers l’ancienne sacristie, était ornée d’un tableau, haut de six brasses et large de huit, dont la composition neuve et poétique représentait Michel-Ange au milieu des Champs-Elysées, ayant à sa droite les plus célèbres peintres et sculpteurs de l’antiquité : chacun se faisait distinguer par un attribut particulier. On remarquait Praxitèle, avec son Satyre, qui est à la Vigna du pape Jules III ; Apelles, avec son portrait d’Alexandre ; Zeuxis, avec la grappe de raisin qui trompa les oiseaux ; Parrhasius, avec le rideau qui trompa Zeuxis. À la gauche de Michel-Ange, étaient placés les modernes