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s’élevait la Piété chrétienne, assemblage des vertus théologales, écrasant le Vice ou l’Impiété. L’auteur de ce groupe était Valerio Cioli, jeune et habile sculpteur  (169).

Du côté de l’ancienne sacristie, on voyait Minerve ou l’Art terrassant l’Envie sèche et décharnée, aux yeux de tigre, à l’aspect venimeux, le corps entouré de serpents, et une vipère dans la main. Ces deux statues étaient d’un tout jeune homme, nommé Lazzaro Calamec, de Carrare, qui, dès son enfance, donna des preuves éclatantes de génie (170).

Sur le quatrième piédestal, vis-à-vis de l’orgue et des principales portes de l’église, était placé un groupe d’Andrea Calamec, oncle de Lazzaro, et élève de l’Ammannato  (171). La principale figure représentait l’Étude sous les traits d’un jeune homme fier et vigoureux, qui avait aux poignets deux petites ailes pour marquer la promptitude de l’exécution ; il tenait sous ses pieds la Paresse ou l’Oisiveté personnifiée par une femme languissante, pesante et dormeuse.

Ces quatre groupes, disposés comme nous l’avons dit, formaient un ensemble merveilleux ; le soubassement qu’ils accompagnaient portait le massif orné des peintures déjà décrites, et servait encore de support à un autre plan de forme carrée, haut de quatre brasses environ, mais moins large et moins long que celui de dessous. Des statues assises, grandes comme nature, qu’il était facile de reconnaître à leurs attributs pour la Peinture, la Sculpture, l’Architecture et la Poésie, se trouvaient aux quatre