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avantages, voyant le mérite singulier de Michel-Ange Buonarrotj, et connaissant toute l’utilité que lui ont procurée tous ses beaux ouvrages, s’est efforcé de montrer sa reconnaissance envers le plus grand de tous les peintres, sculpteurs et architectes qui aient jamais existé. C’est pourquoi il a érigé, avec une ardeur extrême, ce monument consacré à sa mémoire.

Cette inscription était supportée par deux petits génies éteignant un flambeau, et pleurant la perte immense que l’art venait d’éprouver.

Dans le quatrième tableau, placé en face de la porte du cloître, on apercevait Michel-Ange soutenant le siège de Florence, et fortifiant la colline de San-Miniato. On confia cette composition à Lorenzo Sciorini, élève du Bronzino, jeune artiste de grande espérance (167).

Aux quatre angles du massif, servant de soubassement au corps dont nous avons décrit les faces, se trouvaient des groupes de figures plus grandes que nature.

Le premier groupe, en allant vers le maître-autel à main droite, représentait le Génie sous la forme d’un jeune homme svelte, ayant deux petites ailes au haut de la tête, comme on en donne quelquefois à Mercure ; il foulait aux pieds sa mortelle ennemie, l’ignorance, caractérisée par des oreilles d’âne. Ces deux figures furent exécutées par Vincenzio Danti de Pérouse, dont nous parlerons plus au long dans un autre endroit, ainsi que de ses ouvrages qui se font remarquer parmi ceux des jeunes sculpteurs modernes (168).

Sur le piédestal, regardant la sacristie neuve,