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gulaire, haut de vingt-huit brasses, avec une Renommée au sommet. Sa longueur était de onze brasses, et sa largeur de neuf. À la base, haute de deux brasses, du côté de la porte principale de l’église, étaient placées les statues couchées de deux fleuves, l’Arno et le Tibre. L’Arno tenait une corne d’abondance pleine de fleurs et de fruits, et le Tibre, en étendant un bras, montrait dans ses mains les fleurs et les fruits qui tombaient de la corne d’abondance de l’Arno. L’intention de l’allégorie était d’indiquer combien Rome avait profité des richesses de Florence, et de faire voir en même temps que Michel-Ange avait passé une grande partie de sa vie à Rome, où il produisit les chefs-d’œuvre que l’univers admire. L’Arno avait à côté de lui un lion, et le Tibre, Rémus et Romulus allaités par une louve. Ces deux statues colossales, d’une beauté extraordinaire, imitaient parfaitement le marbre. Le Tibre était l’ouvrage de Giovanni, fils de Benedetto de Castello, élève de Bandinelli, et l’Arno était dû à Battista, fils de Benedetto, élève de l’Ammannato. Ces deux jeunes et habiles artistes promettent d’aller loin (164).

Au-dessus de ce plan s’élevait un grand quadrangle haut de cinq brasses et demie, environné d’une corniche. Dans le milieu de chacune des faces de ce massif était un tableau en grisaille. La face tournée du côté des deux fleuves représentait le magnifique Laurent de Médicis recevant dans son jardin le jeune Michel-Ange, dont il avait déjà vu quelques essais semblables à des fleurs naissantes,