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mencement, ne put se joindre à ses trois collègues, Bronzino, Ammannato et Vasari, qui choisirent pour proveditore le sculpteur Zanobi Lastricati. Ils résolurent de donner à la cérémonie qu’ils étaient chargés de diriger un caractère artistique plutôt que somptueux.

« En effet (disaient les députés et le proveditore), ayant à honorer le génie d’un homme tel que Michel-Ange, professant les arts qu’il cultiva, nos richesses consistant plus dans nos talents que dans l’or et l’argent, nous ne devons pas viser à une magnificence royale, ni à un luxe de pure ostentation. Nous devons témoigner notre admiration par la beauté des ouvrages qui seront le produit de notre génie et de notre habileté ; en un mot, nous devons honorer l’art par l’art. Bien que nous puissions espérer du duc Cosme tout l’argent dont nous aurons besoin (ce qu’il nous a déjà donné peut en être un sûr garant), soyons convaincus, néanmoins, que l’on attend de nous de belles inventions, plutôt que le vain étalage d’un appareil éclatant et dispendieux. »

Cependant, une véritable magnificence égala le mérite et la beauté des ouvrages qui sortirent des mains des académiciens.

Au milieu de la nef de l’église de San-Lorenzo, vis-à-vis des deux portes collatérales, dont l’une donne sur la voie publique, et l’autre conduit au cloître, on éleva un catafalque de forme quadran-