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Buonarroti nous fait désirer que sa mémoire soit honorée et célébrée de toutes manières. D’après cela, vous nous serez agréable, si, par attachement pour notre personne, vous prenez le soin de composer l’oraison funèbre qui sera prononcée le jour de ses obsèques, comme il a été arrêté par les députés de l’Académie. Vous nous ferez plaisir, si vous la prononcez vous-même. Portez-vous bien (161). »

Messer Bernardino Grazzini écrivit aussi aux députés qu’on ne pouvait voir le duc mieux disposé à les seconder, et qu’ils pouvaient compter avec assurance sur ses secours et sa protection.

Pendant ce temps, comme nous l’avons dit plus haut, Lionardo était parti en poste, à la nouvelle de la maladie de son oncle ; mais il arriva à Rome lorsque déjà le grand artiste avait cessé de vivre. Daniello Ricciarelli, et plusieurs autres amis qui avaient assisté à ses derniers moments, lui apprirent qu’il avait demandé plusieurs fois, et même prié que son corps fût porté à Florence, sa bien-aimée patrie, dont il s’était absenté, disait-il, seulement pour chercher à Rome un air plus favorable à sa santé. Lionardo voulut obéir aux dernières volontés de son oncle, et fit enlever aussitôt son corps, qu’il envoya secrètement à Florence. Le cercueil qui renfermait ces restes précieux arriva le samedi de la deuxième semaine du Carême. On décida qu’on le déposerait provisoirement dans la chapelle de la confrérie dell’Assunta, à Santa-Croce. Alors, le