Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pu le savoir, ce fut sa dernière volonté. Ce que nous écrivons à l’Académie n’est que pour l’animer davantage à célébrer de toutes manières les talents d’un si grand homme. Dieu vous donne tout contentement (158) ! »

Voici la requête dont il est fait mention dans la lettre du duc, et que l’Académie adressa à Son Excellence :

« Illustrissime, etc., l’Académie, créée par la grâce et la faveur de Votre Excellence illustrissime, ayant appris avec quel zèle et quel soin elle a fait venir à Florence, par le moyen de son député à Rome, le corps de Michel-Ange Buonarroti, a unaniment résolu de célébrer les obsèques de ce grand artiste, de la plus éclatante manière qu’il sera possible. Sachant que Son Excellence illustrissime était autant respectée de Michel-Ange qu’elle l’aimait elle-même, les académiciens réclament de sa bonté et de sa libéralité infinies la permission de célébrer cette cérémonie funèbre dans l’église de San-Lorenzo, bâtie par ses ancêtres, où se trouvent tant de beaux ouvrages de Michel-Ange, et près de laquelle Son Excellence illustrissime a le projet d’élever un édifice, que l’on pourra regarder comme le berceau de la peinture, de la sculpture et de l’architecture  (159). Les académiciens supplient ensuite Son Excellence de vouloir bien charger Messer Benedetto Varchi de composer et de prononcer l’oraison funèbre,