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teurs et architectes s’assemblèrent, à la requête du lieutenant de l’Académie, le révérend don Vincenzio Borghini, qui leur rappela qu’en vertu de leurs statuts ils étaient obligés de rendre à tous leurs confrères les honneurs funèbres, comme ils l’avaient déjà fait pour Fra Giovan’ Agnolo Montorsoli, décédé le premier, depuis la création de leur compagnie. Tous les artistes sentirent combien il était convenable de célébrer dignement les obsèques de Michel-Ange, qu’ils avaient reconnu pour leur chef, et auquel ils avaient décerné le titre de premier académicien. Ils choisirent quatre députés, Agnolo Bronzino et Giorgio Vasari, peintres ; Benvenuto Cellini et Bartolommeo Ammanati, sculpteurs, pour diriger tout, de concert avec le lieutenant. Ils leur donnèrent en même temps pleins pouvoirs de disposer de tous les membres de l’Académie. On vit alors une noble émulation entre les vieillards et les jeunes gens, qui s’offraient à l’envi pour contribuer à la magnificence de cette cérémonie. Il fut décidé que le lieutenant, en vertu de sa charge, et les consuls, au nom de l’Académie, feraient part de toutes les délibérations au seigneur duc et solliciteraient son assistance, et surtout la faveur de célébrer les funérailles à San-Lorenzo, église de l’illustre famille des Médicis, où se trouvent la plupart des ouvrages de Michel-Ange. On devait encore prier Son Excellence de permettre que Messer Benedetto Varchi prononçât l’oraison funèbre, afin que Buonarroti eût un panégyriste digne de lui (156). Messer Varchi, attaché spécialement au service du