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ciation qui appartient au duc Cosme de Médicis, à qui Lionardo, neveu de Michel-Ange, en fit présent après la mort de son oncle (143). On voit en outre, chez Son Excellence, un Christ au Jardin-des Olives, et une foule d’esquisses de dessins et de cartons de Buonarroti, sans compter le groupe de la Victoire écrasant un captif, et quatre ébauches de prisonniers, qui peuvent enseigner la véritable manière de tirer une figure d’un bloc de marbre sans le gâter. Expliquons cette méthode en passant : prenez, par exemple, une figure de cire ou de toute autre matière dure, et couchez-la dans un bassin plein d’eau, dont la surface est naturellement plane ; lorsque vous lèverez ensuite cette figure peu à peu, vous verrez d’abord se découvrir les formes les plus saillantes, et vous ne pourrez apercevoir les autres parties, qu’après les avoir entièrement dégagées de l’eau. On doit procéder ainsi avec le marbre. Il faut passer des parties les plus saillantes à celles qui le sont moins.

Michel-Ange aima beaucoup plusieurs de ses élèves, tels que Jacopo Sansovino, le Rosso, le Pontormo, Dianello Ricciarelli, et Giorgio Vasari à qui il témoigna une affection toute particulière. On a prétendu à tort qu’il craignait d’enseigner les secrets de son art ; jamais il ne repoussa ceux qui lui demandèrent des conseils ; mais il ne fut pas heureux en élèves, et rencontra des sujets peu faits pour l’imiter (144). Piero Urbano de Pistoia, quoique doué de grandes dispositions, ne voulut jamais se donner la peine de travailler. Antonio Mini se serait