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la fin de son oncle était imminente, devait arriver à Rome vers le carême. Michel-Ange, se voyant attaqué d’une fièvre lente, lui fit écrire, par Daniello, de se hâter de venir ; mais sa maladie marcha rapidement, malgré les soins de Messer Federigo Donati. En présence de ce médecin et de ceux qui l’entouraient, il dicta son testament en ce peu de mots : « Je laisse mon âme à Dieu, mon corps à la terre, mes biens à mes plus proches parents. » Il mourut le 17 février 1563, à la vingt-troisième heure (136).

Michel-Ange s’était voué tout entier aux arts. La nature l’avait créé dessinateur. Il se livra avec passion à l’étude de l’anatomie, pour connaître à fond les raisons de la configuration des muscles, des tendons, de leurs rapports avec l’ossature, et des fonctions de chacun pour opérer les différents mouvements du corps humain. Il fit les mêmes recherches sur l’organisation des divers animaux, et surtout des chevaux (137). Michel-Ange nous a montré que l’homme qui s’attache à une seule partie de l’art n’arrive pas plus loin que celui qui ose les embrasser toutes à la fois. Peintre, sculpteur et architecte infiniment supérieur aux anciens (que ceci soit dit sans blesser personne), il sut exécuter les choses les plus difficiles avec une extrême facilité.

Plus heureux que beaucoup d’autres artistes, Michel-Ange fut dignement apprécié pendant sa vie. Jules II, Léon X, Clément VII, Paul III, Jules III, Paul IV et Pie IV voulurent toujours l’avoir près d’eux. Le sultan Soliman (138), François Ier