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avec une scrupuleuse fidélité ses moindres intentions. Pirro Ligorio, qui avait été chargé de les exécuter, avec Iacopo Vignola, fut destitué pour avoir essayé de s’en écarter. L’an 1565, je présentai mes hommages à Sa Sainteté, qui l’année suivante me manda, afin de me donner l’ordre exprès d’aller avec son trésorier particulier, Messer Guglielmo Sangalletti, trouver l’évêque Ferratino, chef des fabriciens de Saint-Pierre, pour qu’il eût à suivre exactement tout ce que je lui prescrirais, et à repousser les efforts des méchants et des présomptueux, qui tendraient à empêcher l’observance rigoureuse des plans de Michel-Ange. Messer Giovambatista Altoviti, mon grand ami, fut présent à cet entretien. Ferratino promit d’observer religieusement mes instructions, et même d’être à jamais le protecteur, le défenseur, et le conservateur des ouvrages du grand homme.

Un an avant la mort de Michel-Ange, que je prévoyais, je fis en sorte que le duc Cosme de Médicis s’entendît secrètement, par l’entremise de son ambassadeur, Messer Averardo Serristori, avec le pape, pour qu’on eût soin d’inventorier et de mettre en sûreté les dessins, les cartons, les modèles, les projets, et l’argent qu’il laisserait. C’était un moyen de sauver tout ce qui pouvait concerner Saint-Pierre, la sacristie, la bibliothèque et la façade de San-Lorenzo ; et, en un mot, d’éviter que rien ne fût détourné, ainsi que cela se voit souvent.

Lionardo Buonarroti, comme s’il eût deviné que