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Cosme l’ancien, Laurent, Léon X, Clément VII, le seigneur Jean, le duc Alexandre, le duc Cosme, et renfermaient des peintures destinées à perpétuer les belles actions de ces grands hommes, dont tous les portraits étaient exécutés d’après nature. Michel-Ange entendit avec plaisir la lecture d’un dialogue que j’ai composé pour expliquer ces compositions, que je publierai lorsque j’aurai plus de loisir (130).

Quelque temps après, Cosme vint lui-même à Rome avec la duchesse Leonora, sa femme. Dès qu’il fut arrivé, Michel-Ange alla le voir. Le duc le combla de caresses, le fit asseoir à ses côtés, et le consulta sur les projets qu’il avait en tête, et sur les peintures et les sculptures qu’il avait déjà ordonnées à Florence. Michel-Ange, qui aimait beaucoup ce prince, lui exprima le regret de n’être plus assez jeune pour le servir. Dans la conversation, le duc lui dit qu’il avait trouvé le moyen de travailler le porphyre ; et comme Buonarroti ne pouvait le croire, il lui fit présent de la tête du Christ exécutée par Francesco del Tadda, sculpteur. Don François de Médicis traitait notre grand artiste avec la même déférence que son père ; jamais il ne lui parla sans avoir la tête découverte. Michel-Ange m’écrivit qu’il était bien fâché d’être d’une mauvaise santé, parce qu’il aurait voulu faire quelque chose pour reconnaître les bontés de ce seigneur, et il ajoutait qu’il cherchait quelques beaux morceaux antiques pour les acheter, et les lui envoyer à Florence.