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ami de Michel-Ange et sculpteur très habile : nous en reparlerons en son lieu et place (128).

À cette époque, le chevalier Lione grava une médaille représentant le portrait de Michel-Ange ; sur le revers, il figura un aveugle conduit par un chien avec cette exergue : Docebo iniqvos vias tvas, et impii qd te convertentvr. Buonarroti en fut très flatté, et lui donna en revanche plusieurs dessins de sa main, et un modèle en cire d’un Hercule étouffant Anthée. Il n’existe que quatre portraits de Michel-Ange, l’un fut peint par le Bugiardino, l’autre par Iacopo del Conte, le troisième est un buste en bronze, exécuté par Daniello Ricciarelli, et le dernier, comme nous venons de le dire, est dû au chevalier Lione. J’ai trouvé des copies innombrables de tous ces portraits en Italie et à l’étranger (129).

La même année, Jean de Médicis, fils du duc Cosme, alla à Rome pour recevoir le chapeau de cardinal des mains de Pie IV. J’accompagnai ce seigneur auquel j’étais très attaché, et j’emportai, par son ordre, le modèle en bois du palais ducal de Florence, et les dessins des appartements que j’avais construits et peints nouvellement. Michel-Ange, que son grand âge retenait à Rome, désirait avoir une idée de ces travaux qui étaient considérables. Dans une partie du palais, j’avais peint l’Histoire du ciel, les Fables de Saturne, d’Opis, de Cérés, de Jupiter et d’Hercule ; chacune de ces divinités donnait son nom à une salle ; d’autres salles portaient les noms des héros de la maison de Médicis,