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« Le maître maçon s’est servi de la centina [1] a marquée de rouge sur le corps de toute la voûte. Lorsqu’on vint ensuite à passer au demi-cercle, qui est au faîte de la voûte, il s’aperçut de l’erreur que faisait faire la centina comme on le voit dans les marques tracées avec du noir sur le dessin. Le travail de la voûte est tellement avancé, qu’il faudra démolir un grand nombre de pierres, parce que cette construction est toute en travertin, et que le diamètre des cercles est de vingt-deux palmes sans compter la corniche qui les environne. J’avais fait un modèle tout exprès comme pour toutes les choses que j’entreprends, et cette erreur n’est arrivée que parce que ma vieillesse m’a empêché d’aller visiter souvent les travaux. Je croyais que cette voûte allait être terminée, maintenant elle ne pourra plus l’être dans tout ce printemps. Si l’on pouvait mourir de chagrin et de douleur, je n’existerais plus. Je vous prie d’informer le duc des raisons qui m’empêchent de me rendre à Florence. »

Il continuait ainsi :

« Messer Giorgio, pour mieux faire concevoir la difficulté que présente cet ouvrage en le prenant de son commencement, il a fallu le diviser en trois voûtes correspondantes aux fenêtres d’en bas, divisées par les pilastres, comme vous voyez ; elles

  1. Centina, cintre en bois avec lequel on bâtit les arcs et les voûtes de maçonnerie.