Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Al comun porto, or’ a render si varca
Conto e ragion d’ogni opra trista e pia.

Onde l’affettuosa fantasia,
Che l’arte mi fece idolo e monarca,
Conosco or ben, quant’ era d’error carca,
E quel ch’ a mal suo grado ognun desia.

Gli amorosi pensier già vani e lieti
Che fien’ or, s’a due morti mi avvicino ?
D’uno so certo, e l’altra mi minaccia.

Nè pinger, ne scolpir fia più che queti
L’anima volta a quello Amor divino.
Ch’ aperse a prender noi in croce le braccia.


On voit que Michel-Ange se livrait à la dévotion, et abandonnait son art, lassé par les infâmes persécutions des artistes et des employés de Saint-Pierre, qui auraient voulu que cette fabrique ne fût qu’une occasion de dépenses (122). Je répondis à Michel-Ange par un sonnet dans le goût du sien, et le duc Cosme me chargea de le presser de revenir dans sa patrie. Il aurait quitté Rome avec plaisir, mais il était tellement affaibli par l’âge, qu’il formait à chaque instant cette résolution sans pouvoir l’exécuter.

Au mois de juin 1557, après avoir fait le modèle de la voûte de la chapelle du roi de France, il ne put inspecter les travaux comme de coutume. Le maître maçon commit en son absence une erreur grave dans ses mesures, Michel-Ange m’envoya alors deux dessins d’architecture pour la rectifier, avec ces notes écrites au bas :