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Bindo, et il la proposa au pape. Il parvint à lui prouver qu’il aurait raison de faire exécuter, dans l’église de San-Giovanni, les tombeaux et la chapelle de Montorio, et qu’il pousserait ainsi les Florentins à terminer cette église ; il ajouta que si Sa Sainteté voulait se charger de la grande chapelle, les négociants en construiraient six autres plus petites, et que le reste irait sans obstacle. Le pape y consentit, alla à Montorio, et manda Michel-Ange à qui j’écrivais chaque jour, et qui me répondait selon le besoin des affaires. Le 1er août 1550, il m’apprit que le pape avait changé d’idée, et du reste je vais rapporter ici sa lettre textuellement :

« Messer Giorgio, mon cher ami, comme le pape ne voulait point entendre parler de l’église de San-Piero-a-Montorio, je ne vous en écrivis rien, sachant d’ailleurs que vous étiez informé de ce qui se passait par la personne que vous avez ici. Il convient maintenant de vous dire qu’hier matin le pape, revenant de Montorio, me fit appeler. Je le rencontrai sur le pont, et j’eus avec lui une longue conversation au sujet des tombeaux qu’on veut y placer. Il finit par me dire qu’il était décidé à ne point les mettre dans cette église, mais à San-Giovanni-de’-Fiorentini. Il me demanda mon avis et un dessin. J’applaudis beaucoup à cette idée, estimant que par ce moyen cette église pourrait être terminée.

Quant aux trois lettres que vous m’avez adressées, ma plume ne pourrait répondre à toutes les