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porte d’entrée, il construisit la grande fenêtre flanquée de belles colonnes de marbre, et décorée des armoiries du pape ; il acheva les trois ordres de la cour, les fenêtres et tous les ornements, et agrandit aussi la salle principale du palais. Pendant qu’il était ainsi occupé, on déterra au milieu des ruines des Thermes d’Antonin, un groupe antique d’un seul bloc, représentant Hercule domptant un taureau, et entouré de divers personnages et d’animaux d’une beauté rare (107). Michel-Ange proposa de le conduire pour le restaurer, sur un terrain qui devait former la seconde cour du palais, et d’en faire le sujet décoratif d’une fontaine ; cette seconde cour aurait été ouverte sur la Strada Giulia, et un pont sur le Tibre aurait été construit en face, de sorte qu’à partir de Campo-di-Fiore, place sur laquelle donne la porte d’entrée du palais Farnèse, on aurait embrassé d’un coup d’œil la première cour, la fontaine élevée au milieu de la seconde, la Strada Giulia, le pont sur le Tibre et au-delà du Tibre, la Farnésina avec ses jardins. Ce projet était digne de Paul III et de Buonarroti.

En 1547, le pape résolut de faire restaurer les statues antiques, destinées à orner son palais (108). Michel-Ange le supplia de confier ces restaurations à Guglielmo dalla Porta, jeune sculpteur milanais, qui lui avait été recommandé par Fra Bastiano de Venise. Sa demande fut accueillie, et il obtint de plus pour son protégé l’office del Piombo, que la mort de Fra Bastiano venait de laisser vacant. Fra Guglielmo se montra ensuite ingrat envers son bien-