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Le nouveau modèle fut approuvé par le pape et par tous les gens de goût, au grand dépit de certains prétendus connaisseurs qui le blâmèrent. Michel-Ange fortifia les quatre gros massifs de maçonnerie laissés par Bramante et Antonio da San-Gallo, qu’il trouvait trop faibles pour supporter la coupole. Il termina les deux escaliers en limaçon qui conduisent au sommet des voûtes, et sut leur donner une pente si douce, que les bétes de somme peuvent les gravir facilement (101). Bientôt encore il acheva son grand entablement dans l’intérieur, les hémicycles des deux croisées voûtés en pierre, les compartiments de leurs voûtes et leurs chapelles avec les fenêtres qui les éclairent (102) ; ensuite il réduisit à trois les huit chapelles projetées par Bramante, Baldassare Peruzzi, Raphaël d’Urbin et Antonio da San-Gallo. Enfin il s’occupa avec soin de toutes les parties de cette fabrique qui pouvaient éprouver quelques changements, et, par une sage et utile prévoyance, il avança toute la bâtisse à un tel degré quelle n’eut plus à craindre les caprices de nouveaux architectes.

Les habitants de Rome désiraient rendre au Capitole son ancien lustre ; Michel-Ange fut chargé de ce soin, et fit un dessin d’une richesse et d’une beauté rares. Il commença par établir le soubassement du bâtiment situé en face de la grande montée, et qu’on appelle le palais du Sénateur. En avant, il construisit un escalier à deux rampes qui conduit au rez-de-chaussée de l’édifice. Devant le perron, figurent sur des piédestaux deux statues antiques,