Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le second sujet est le Crucifiement de saint Pierre. Le martyr est étendu, la tête en bas, sur l’instrument du supplice, que soulèvent les bourreaux, pour en placer l’extrémité dans le trou qu’ils ont pratiqué en terre (94).

Dans ces compositions, Michel-Ange s’est attaché uniquement, comme nous l’avons déjà fait remarquer ailleurs, à arriver à la perfection de son art, sans s’inquiéter des accessoires de paysages, d’arbres ou de fabriques, comme s’il eût craint d’abaisser son génie à de semblables détails. Je me rappelle que Michel-Ange se plaignait d’avoir éprouvé de grandes fatigues en exécutant ces tableaux : « La peinture, et surtout la fresque, me disait-il, ne convient point aux vieillards. » Il avait chargé Perin del Vaga d’enrichir la voûte de la Pauline de stucs et d’ornements dont il lui avait donné les dessins ; mais ce projet, qu’approuvait Paul III, traîna en longueur et ne fut pas réalisé. Nombre d’ouvrages restent ainsi inachevés, non seulement par l’irrésolution des artistes, mais encore par le peu d’intérêt qu’y portent les princes qui devraient les surveiller.

Paul III avait commencé à fortifier Borgo, et tint un jour conseil avec plusieurs seigneurs et Antonio da San-Gallo ; il exigea aussi que Michel-Ange s’y trouvât, se rappelant qu’il avait dirigé les fortifications du mont San-Miniato, lors du siège de Florence. Après une discussion vive et animée, Michel-Ange fut invité à donner son avis. Il exprima avec franchise une opinion entièrement contraire à celle de San-Gallo et de quelques autres. San-Gallo,