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Mini étant mort quelque temps après, ces cartons et ces dessins périrent en partie, plusieurs lui furent volés : perte inappréciable, qui priva la France d’une foule de chefs-d’œuvre qui auraient pu lui être si utiles ! Le carton de la Léda revint à Florence, et appartient à Bernardo Vecchietti (80). Le sculpteur Benvenuto Cellini rapporta quatre morceaux des cartons de la Sixtine qui représentent des figures nues et des prophètes ; on les voit chez les héritiers de Girolamo Albizi (81).

Michel-Ange jugea bon d’aller trouver à Rome le pape pour se réconcilier complètement avec lui (82). Clément VII lui pardonna tout, et lui dit de retourner à Florence et de mettre la dernière main à la bibliothèque et à la sacristie de San-Lorenzo. Pour accélérer l’achèvement de la sacristie, Michel-Ange appela le Tribolo, Raffaello da Montelupo et Fra Gio. Agnolo, servite, qu’il chargea d’exécuter quatre statues d’après les modèles qu’il avait faits lui-même en terre (83). De son côté, il s’occupait des travaux de la bibliothèque, dont Carota et Tasso de Florence, maîtres habiles, sculptaient en bois le plafond sur ses modèles. Les pupitres de la bibliothèque étaient confiés aux mains expérimentées de Battista del Cinque, et de son ami Ciapino. Enfin le divin Giovanni d’Udines, aidé de ses élèves et de plusieurs autres artistes florentins, donnait ses soins aux stucs de la tribune (84).

Ce fut alors que Clément VII voulut posséder Michel-Ange à Rome, pour lui faire peindre les deux extrémités de la chapelle Sixtine, dont il avait déjà