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entraves qui forçaient à suivre les routes battues depuis si long-temps. Il formula ses nouveaux préceptes d’une manière encore plus éclatante dans la construction de la bibliothèque ; il est impossible de trouver rien de plus gracieux que ces fenêtres, ces plafonds, ces niches, ces profils, ces escaliers et tous ces détails qui semblent tenir du prodige (69).

À cette époque, Michel-Ange envoya à Rome Pietro Urbano de Pistoia, son élève, pour placer dans l’église de la Minerva, près du chœur, la belle statue du Christ à la croix, que lui avait commandée Messer Antonio Metelli (70).

À peu près à cette époque, les bandes du connétable de Bourbon saccagèrent Rome, et les Florentins chassèrent de nouveau les Médicis. Le conseil des Dix, s’attendant à une guerre sérieuse, résolut de rendre formidables les fortifications de Florence, et nomma Michel-Ange commissaire-général de tous ces travaux (71). Il fortifia la ville sur plusieurs points, et entoura le mont San-Miniato de bastions qu’il ne construisit pas en gazon et en broussailles, comme cela se pratiquait ordinairement, mais en bons bois de châtaignier et de chêne ; il remplaça même le gazon par des briques faites avec de la bourre et de la fiente d’animaux. La seigneurie de Florence l’avait envoyé à Ferrare pour étudier le nouveau genre de fortifications et de défense employé par le duc Alphonse ainsi que ses systèmes d’artillerie et de munitions. Alphonse le reçut avec beaucoup d’affabilité, et lui demanda, par réciprocité d’obligeance, un ouvrage de sa main (72); Mi-