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sur un grand livre, soutenu par un enfant placé entre ses jambes.

Enfin on ne saurait rien imaginer de plus beau que la sibylle Libyca, que l’on voit se lever et fermer son livre.

Quatre sujets occupent les espaces des pendentifs d’angle du plafond : le premier représente David terrassant Goliath, et lui coupant la tête en présence de quelques soldats étonnés ; le second nous montre Judith chargeant sa vieille servante d’emporter une corbeille qui contient la tête d’Holopherne (61) ; dans la troisième composition se trouve exprimée la guérison miraculeuse des morsures des serpents, par la vue du serpent d’airain ; pour dernier sujet, Michel-Ange choisit la punition d’Aman (62).

Nous nous sommes abstenus de formuler les éloges que méritent toutes les moindres parties de ce magnifique ensemble : il aurait fallu les répéter à chaque ligne, et nous serions ainsi tombés dans une monotonie fatigante pour le lecteur ; nous nous contenterons de dire que le plus haut génie a présidé à l’accomplissement de cette œuvre divine.

Bienheureux les hommes de notre siècle, Michel-Ange leur a donné la lumière, et leur a enseigné les moyens de surmonter les plus grandes difficultés ! O artistes ! Michel-Ange a enlevé le bandeau de l’erreur qui couvrait vos yeux, et vous a montré la vérité ; rendez-en donc grâce aux cieux, et faites vos efforts pour marcher sur ses traces.

Ces travaux attirèrent des applaudissements universels à Michel-Ange, qui fut en outre richement